Mes pays préférés

l'IRAN

Comment ? Tu vas partir en Iran ? Mais enfin, tu es fou !

Cela a été ce que j'ai entendu le plus souvent quand j'ai fait part de mon intention d'aller en Iran pour raisons professionnelles. 

Le premier contact avec l'Iran a été via l'Ambassade d'Iran à Paris pour obtenir mon visa et satisfaire au petit entretien individuel. Je dois dire que les gens travaillant à l'Ambassade ont été agréables et serviables, mettant tout en oeuvre pour m'accorder mon visa dans des délais largement inférieurs à ceux normalement exigibles selon les textes. 

                                                                          HYMNE NATIONAL IRANIEN
A mon arrivée à Téhéran, j'ai découvert un pays totalement différent de ce que nous en disent nos médias européens.

Les Iraniens sont des gens agréables et accueillants. Dans Téhéran, on rencontre des jeunes vivant de la même manière qu'en Europe. Les cafés sont les endroits ou les jeunes filles et garçons de Téhéran peuvent se rencontrer librement en dehors de la maison. Seuls, en couple ou en groupe.

Dans les parcs, comme le parc Laleh, j'ai vu des jeunes jouer de la guitare. Des jeunes femmes vêtues de manteaux et foulards "minimalistes" et colorés.

A la maison, rien ne diffère de la vie occidentale. En tout cas dans les familles que j'ai eu le plaisir de visiter.  Les fêtes de mariage, ou selon la loi les hommes et les femmes doivent être séparés, sont en grande majorité mixtes. On y croise des femmes portant le foulard et des femmes aux cheveux libres.

Les Iraniens sont des gens ouverts et généralement curieux de savoir comment nous vivons.

L'Iran en quelques lignes

Voila un exercice bien difficile devant une telle histoire et une culture aussi riche.

L'Iran est entouré par l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et le Turkménistan au nord, à l'est par l'Afghanistan et le Pakistan, au sud-est par le golfe d'Oman, au sud-ouest par le golfe Persique, à l'ouest par l'Irak et au nord-ouest par la Turquie.

La population est de l'ordre de 70 millions d'habitants. Moins de 5% de la population à plus de 65 ans.

Après le reversement de la dynastie des Pahlevi en 1979, la République Islamique Iranienne s'est organisée autour du Guide Suprême de la Révolution et du Président.

Le Guide Suprême de la révolution exerce sont autorité sur la presque totalité des organes judiciaires, législatifs et exécutifs.

Il est nommé à vie par par l'assemblée des experts, un conclave de 86 religieux Chiites qui eux sont élus au suffrage universel tous les 8 ans.

Le Président de la République est lui élu au suffrage universel tous les 4 ans. Il peut être réélu pour un deuxième mandat de 4 ans. Il exerce le pouvoir exécutif et il rend compte au parlement.

La langue officielle de l'Iran est le Persan appelé également Farsi. La religion officielle est l' Islam Chiite.

L'Iran a une culture qui lui est propre dont les racines remontent dans une histoire ancienne. Cette culture ne saurait se réduire à celle de l'islam, même si celui-ci a exercé une forte influence après le VIIe siècle.

Architectes, écrivains, chanteurs et artistes divers sont les témoins de cette culture riche et ancienne.

Il y a en Iran de nombreux et superbes musées. On peut citer pour Téhéran,  l'Iran Bastan Museum, consacré à l'archéologie, et le Negarestan Museum, relatif à l'art iranien. La ville de Chiraz abrite quand à elle le Qom Museum et le Pars Museum. 

La fin d'une relative libéralisation ?

L'Iran apparaît dans une impasse politique et sociale alors que le mouvement réformateur est freiné par les conservateurs, qui détiennent le monopole de la justice. Cette situation est confirmée par les élections législatives de 2004, marquées par la défaite des réformateurs, l'interventionnisme croissant du Conseil des gardiens dans le processus électoral et une abstention record. Le succès des conservateurs s'accompagne d'un durcissement au sujet de la question nucléaire, à l'origine de vives tensions avec la communauté internationale, qui suspecte l'Iran de développer un programme nucléaire à des fins militaires sous le couvert d'un programme de recherche civil et pacifique. Ces inquiétudes s'intensifient avec l'élection à la présidence, en juin 2005, de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Vainqueur surprise de l'ancien président Rafsandjani, Mahmoud Ahmadinejad (âgé de 48 ans) est considéré comme le représentant d'une nouvelle génération de la « droite idéologique », à laquelle bénéficie le désenchantement des laissés-pour-compte de la République islamique. Élu maire de Téhéran en 2003, il semble être parvenu à séduire les milieux défavorisés par ses origines et ses manières modestes, sa réputation de bon musulman et son discours populiste. Tandis que les craintes de radicalisation du régime sont nombreuses, le nouveau président affiche une volonté de conciliation tant en politique intérieure qu'extérieure et s'engage à édifier un État islamique développé et puissant et à réduire les inégalités sociales en garantissant une meilleure redistribution des richesses.

LA CHINE - Shanghai

Je me suis rendu à de nombreuses reprises en Chine. C'est un pays que j'ai vu beaucoup changer au cours de ces 15 dernières années.

La ville que je préfère en Chine c'est Shanghai. A chaque voyage, parfois en simplement 6 mois d'intervalle, Shanghai avait changé.

Cette ville constamment en mouvement est pour moi la vitrine de la Chine.

Shanghai est une ville de plus de 14.000.000 millions d'habitants située sur la côte est du pays, à quelques kilomètres de la confluence du fleuve Huangpu avec le Yang-tseu-kiang, sur la mer de Chine orientale.

La modernité de Shanghai est particulièrement mise en valeur à travers son architecture, notamment les banques, les immeubles de bureaux et les sièges des compagnies internationales qui bordent le Huangpu. Shanghai présente également de nombreuses richesses touristiques et culturelles : le jardin du mandarin Yu - le Yuyuan (ou jardin de la Joie) dessiné au XVIe siècle et restauré en 1956 -, le jardin des Nuages pourpres d'automne, aménagé sous la dynastie Ming (1368-1644), le parc Hongkou ou encore le temple du Bouddha de jade, sanctuaire abritant deux statues de jade blanc rapportées de Birmanie en 1882 par un moine. Le site le plus fréquenté de Shanghai reste toutefois la promenade de Zhongshan, située sur l'immense boulevard longeant le fleuve Huangpu et bordée de parcs et d'édifices à l'européenne construits à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

                                                                            HYMNE NATIONAL CHINOIS

Culture, Economie et Histoire.

Sur le plan culturel, Shanghai possède orchestres, ballets, opéras (dont le grand théâtre de l'opéra, inauguré en 1998, conçu par l'architecte français Jean-Marie Charpentier), cirques, studios cinématographiques ainsi que de nombreux musées, parmi lesquels le musée d'Art et d'Histoire, qui abrite des collections de bronzes, peintures, calligraphies et porcelaines, et le musée de Sciences naturelles. L'université de Fudan a été fondée en 1905, non loin de l'université de Tongji. La ville est en outre le berceau de dirigeants chinois tels que Jiang Qing, quatrième épouse de Mao Zedong, et Jiang Zemin, qui a commencé sa carrière dans l'administration locale, avant de devenir maire de Shanghai (1985), secrétaire du Parti communiste chinois (1989) et enfin président de la République (mars 1993).

Plus grande ville de Chine et l'une des plus importantes mégapoles en Asie et dans le monde (6e rang), Shanghai est une municipalité autonome, de la taille d'une province, et dépend directement du gouvernement central. Elle est divisée en douze arrondissements urbains et dix districts ruraux, consacrés aux cultures maraîchères. Située au cœur d'une riche région agricole, elle réunit aujourd'hui autour d'elle de véritables " satellites industriels ".

Premier port chinois, Shanghai sert de débouché commercial à toute la région du bassin du Yang-tseu-kiang, reliée à la mégapole par voies fluviales. Le réseau local de canaux facilite en outre le transport des produits agricoles des régions rurales jusqu'au centre de la ville. Shanghai est également un important carrefour ferroviaire, directement relié aux provinces nord et sud du pays.
La ville est depuis longtemps le centre de l'industrie textile chinoise. Les industries métallurgiques, sidérurgiques et chimiques, les équipements électriques, la construction automobile et les papeteries composent l'essentiel des activités industrielles de Shanghai. La construction navale, les raffineries de pétrole, l'imprimerie et l'édition occupent également une place importante dans l'économie de la ville. La zone de développement industriel et commercial de Pudong, sur la rive orientale du Huangpu, a été établie à la fin des années quatre-vingt.
Fondée au XIe siècle, Shanghai reste un simple village de pêcheurs jusqu'au XVIIIe siècle. En 1842, consécutivement au traité de Nankin, la ville entre dans une ère de prospérité et d'ouverture sur le commerce extérieur ; ce traité met fin aux guerres de l'Opium qui opposent la Chine à l'Angleterre et transforme une grande partie de la ville en concessions britanniques. Des droits extra-territoriaux ainsi que d'autres privilèges sont par ailleurs accordés à la France et aux États-Unis, favorisant ainsi l'établissement de nombreuses banques et sociétés de négoce international sur ces concessions étrangères, qui bénéficient de leur propre administration. L'obtention par les Britanniques du droit de naviguer sur le Yang-tseu-kiang, en 1857, marque les débuts d'un commerce florissant ; Shanghai devient le port le plus actif de Chine (1860), assurant le quart du commerce maritime du pays, et les capitaux étrangers affluent pour soutenir l'industrie locale, attirés par une main-d'œuvre abondante et peu coûteuse.

Pourtant, une résistance croissante à la domination étrangère se manifeste lors du premier congrès national du Parti communiste chinois, tenu à Shanghai, en 1921. L'armée nationaliste, dirigée par Jiang Jieshi, s'empare de Shanghai en 1927 et place la région sous le contrôle du gouvernement du Guomindang, qui rejette bientôt les communistes de la ville. Occupée par les Japonais entre 1937 et 1945, Shanghai est restituée à la Chine à la fin de la Seconde Guerre mondiale après l'abandon, par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France de leurs concessions. Elle est ensuite occupée par les forces communistes, en 1949, et de nombreuses usines sont transférées à l'intérieur des terres, mouvement participant d'une tentative de décentralisation.

Un changement de politique inverse le processus à la fin des années cinquante et Shanghai retrouve son dynamisme industriel et sa prospérité. La ville participe activement à la Révolution culturelle et l'armée prend un rôle croissant dans les affaires politiques et économiques de la municipalité. Le gouvernement civil de Shanghai est restauré en 1979. La série de réformes économiques élaborées par Deng Xiaoping au début des années quatre-vingt entraîne une augmentation rapide et soudaine de la production industrielle et des investissements étrangers, notamment après 1990 lorsque le gouvernement central donne à l'administration locale les pleins pouvoirs pour promouvoir le développement de la ville et faire ainsi contrepoids à Hong-Kong. Plusieurs grands travaux de génie civil (construction d'une autoroute à six voies, de nouveaux ponts, d'un métro et de quartiers résidentiels) sont entrepris dans cet objectif au début des années quatre-vingt-dix, afin de stimuler l'expansion économique de la ville.

Shanghai est une ville complexe avec l'extrême richesse insolente des capitalistes et financiers, les belles tours en acier et en verre, les promenades rétablies. Même dans les changements urbains inévitables, comme ces autoroutes suspendues, les autorités semblent s'attacher à rendre l'espace agréable. Ainsi, les piliers et le plafond que forme l'autoroute qui traverse la ville sont peints en blanc. Les lieux de vie des gens pauvres s'éloignent petit à petit des deux ou trois centres de la ville. Les jardins sont soigneusement entretenus. Certains restaurants -très courus par les occidentaux expatriés- se trouvent au bord de ces jardins.

A Shanghai les trottoirs permettent la promenade. il existe aussi des zones piétonnes. Même si les voitures gagnent de plus en plus l'espace au sol, la ville semble possible à démarcher. La promenade ressemble plus à la promenade occidentale, le long du Huangpo, sur le Bund. C'est une promenade magique. On y voit des gens insouciants, chose peu courante ailleurs. Des amoureux. Des touristes que les Chinois regardent, amusés. Et puis ici la vue permanente des nouveaux bâtiments de Pudong, la zone commerciale et financière, donne un air d'optimisme.  Les rues marchandes sont celles des grands magasins d'une grande capitale économique, et Yu Yuan ressemble à une sorte de Chinatown pour touristes (même s'ils sont presque exclusivement chinois.

Adossé au centre commercial, Yu Yuan à Shanghai est aussi le lieu d'un jardin exceptionnel..... Il doit sûrement être représentatif de cet effort conscient des chinois de maîtriser la beauté dans un espace réduit. Cette maîtrise d'ailleurs est extrêmement curieuse si on y réfléchit. La Chine, immense, aux paysages souvent ouverts -des déserts, des plaines, des collines qui se succèdent- n'a retenu pour son art que les espaces à l'horizon restreint, entourés de montagnes, des petites vallées étroites où coule une rivière, des chemins qui zigzaguent en montant sur des pentes abruptes et escarpées. Des paysages finalement où on peut retrouver des signes, des traits en noirs, des ombres absolues qui contrastent avec des ciels blancs.

Le Cambodge

J'ai découvert le Cambodge à peine quelques semaines après le départ des Khmers rouges.

Cela a été un des plus grands chocs de ma vie avec l'Inde. Un pays dévasté, une pauvreté effarante, des mutilés de guerre à tous les coins de rues, une économie inexistante, plus de système éducatif, etc...

Malgré tout cela, les Cambodgiens étaient adorables. Gentils, polis, prévenants, sans avoir grand chose ils étaient toujours prêts à le partager. Jamais agressifs, toujours les premiers à aider, rarement à réclamer de l'argent...

une belle leçon de vie pour nous autres qui sommes privilégiés.

Le Cambodge, ancien protectorat français,  a obtenu son indépendance le 9 novembre 1953, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (depuis 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité en ce qui concerne la guerre du Viêtnam, mais soutient en réalité le Nord-Viêtnam dès 1966, laissant transiter par son territoire des troupes et des fournitures à destination du Front de libération du Sud-Viêtnam.

L'« Angkar » (organisation) des Khmers Rouges applique alors une politique maximaliste, plus radicale encore que celle des soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites parlant le français et de ceux qui utilisent des lunettes, ajoutée aux mines, à la malnutrition et aux maladies aboutit à des massacres de masse et une catastrophe humanitaire d'origine politique : plus d'un million de personnes sont mortes, soit deux septième de la population totale du Cambodge. Certains intellectuels voudraient que cette «auto-destruction khmère» soit reconnue par les nations unies comme un génocide, mais elle ne correspond pas à la définition d'un génocide, puisque les critères de choix des victimes ne correspondaient pas à un groupe national, ethnique, racial ou religieux (article 6 de la Cour pénale internationale).

L'économie est inadaptée et incapable de subvenir aux besoins du développement.

Ce n'est qu'en 1979 que les Viêtnamiens, dont la convoitise pour les terres cambodgiennes n'a jamais cessé, tirent profit de cette auto-destruction khmère et de l'inertie internationale, pour envahir le Cambodge, provoquent l'effondrement du régime des Khmers rouges et installent un pseudo-gouvernement à leur dévotion, sous la direction nominale de Pen Sovan, Heng Samrin, Chea Sim, et Hun Sen, et réorganisent le pays selon le modèle lao et viêtnamien. Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers Rouges au mouvement royalistes appuyés par la Thailande fait rage alors rage dans le pays. Après le départ des forces du Vietnam en 1989, et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant totalitaire. Le premier ministre actuel Hun Sen, placé par le Vietnam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au pouvoir grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l'état, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.
Confronté, à partir de 1967-68, à une insurrection organisée par les Khmers rouges -des rebelles communistes d'inspiration maoïste,  Norodom Sihanouk, doit résoudre à confier la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme et pour son option pour l'économie de marché, le 14 août 1969 en échange de la reprise de l'aide américaine. Le 18 mars 1970, Lon Nol, poussé par le prince Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin). Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est. Avec l'appui du Viet Minh, les Khmers rouges pro-viêtnamiens déclenchent une véritable guerre contre les forces gouvernementales et sont en passe de gagner avant que les États-Unis n'interviennent et tentent de sauver le régime républicain (avril-juin 1970). Mais lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes n'ont pas réussi à arrêter la menace communiste. Alors que le Viêtnam-Nord est sur le point de gagner la guerre contre le Viêtnam-Sud, les Khmers rouges aidés par les Viêtcong prennent Phnom Penh le 17 avril 1975.

                                                                    HYMNE NATIONAL CAMBODGIEN
L'« Angkar » (organisation) des Khmers Rouges applique alors une politique maximaliste, plus radicale encore que celle des soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites parlant le français et de ceux qui utilisent des lunettes, ajoutée aux mines, à la malnutrition et aux maladies aboutit à des massacres de masse et une catastrophe humanitaire d'origine politique : plus d'un million de personnes sont mortes, soit deux septième de la population totale du Cambodge. Certains intellectuels voudraient que cette «auto-destruction khmère» soit reconnue par les nations unies comme un génocide, mais elle ne correspond pas à la définition d'un génocide, puisque les critères de choix des victimes ne correspondaient pas à un groupe national, ethnique, racial ou religieux (article 6 de la Cour pénale internationale).

L'économie est inadaptée et incapable de subvenir aux besoins du développement.

Ce n'est qu'en 1979 que les Viêtnamiens, dont la convoitise pour les terres cambodgiennes n'a jamais cessé, tirent profit de cette auto-destruction khmère et de l'inertie internationale, pour envahir le Cambodge, provoquent l'effondrement du régime des Khmers rouges et installent un pseudo-gouvernement à leur dévotion, sous la direction nominale de Pen Sovan, Heng Samrin, Chea Sim, et Hun Sen, et réorganisent le pays selon le modèle lao et viêtnamien. Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers Rouges au mouvement royalistes appuyés par la Thailande fait rage alors rage dans le pays. Après le départ des forces du Vietnam en 1989, et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant totalitaire. Le premier ministre actuel Hun Sen, placé par le Vietnam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au pouvoir grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l'état, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.
En septembre 1993, la nouvelle Constitution est ratifiée et Norodom Sihanouk est proclamé roi. Malgré les efforts de plusieurs pays, tels que la France et le Japon, la reconstruction du royaume cambodgien reste freinée par un état de guerre larvée et par le développement du banditisme. En outre, plusieurs millions de mines bloquent la reprise des activités agricoles dans les régions rurales.

Le ralliement au gouvernement d'un des principaux dirigeants khmers rouges, Leng Sary, en juillet 1996, entraîne cependant un profond bouleversement de la situation politique. Très affaiblis par cette défection, les Khmers rouges, déclarés hors-la-loi par l'Assemblée nationale depuis 1994, se divisent sur la conduite à tenir. Pol Pot, le chef historique des Khmers, est arrêté et démis de ses fonctions par ses plus proches lieutenants en juillet 1997. Jugé par un tribunal populaire khmer rouge, il est condamné à la prison à perpétuité. Cet événement, qui marque la fin de Pol Pot, révèle également la profonde déliquescence des Khmers rouges qui ne paraissent plus en mesure de poursuivre la lutte armée.

En vue des élections prévues en juillet 1998, les deux partis de la coalition au pouvoir tentent alors de rallier les anciens Khmers rouges. Inquiet de voir une alliance s'esquisser entre le Funcinpec et les Khmers rouges, Hun Sen évince le prince Ranariddh en juillet 1997, par un coup de force sanglant. Il devient le maître du pays, malgré la réprobation de la communauté internationale. L'isolement du pays aggrave une situation économique catastrophique.

Les élections législatives de juillet 1998 signent la victoire du PPC sans pour autant donner à Hun Sen la majorité nécessaire pour gouverner seul. Marqué par une sanglante campagne d'intimidations, ce scrutin est suivi par de violents affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants de l'opposition qui crient à la fraude. Le roi Norodom Sihanouk dirige alors des négociations qui débouchent sur un accord politique en novembre 1998. Cet accord prévoit la formation d'un gouvernement de coalition présidé par Hun Sen, le prince Ranariddh se voyant octroyé la présidence de l'Assemblée nationale. La création d'un Sénat est également décidée. Ce processus de stabilisation de la situation politique encourage l'Association des nations du Sud-Est asiatique (Ansea) à admettre le Cambodge dans ses rangs en avril 1999.

Parallèlement, la décomposition du mouvement khmer rouge s'accélère. La mort de Pol Pot, le 15 avril 1998, semble annoncer la fin définitive du mouvement. Les deux chefs historiques khmers rouges (Khieu Samphan et Nuon Chea) se rallient au gouvernement en décembre 1998, tandis que le dernier des chefs khmers rouges en fuite, Ta Mok, est arrêté le 6 mars 1999 par les autorités cambodgiennes. Le processus de reconnaissance du génocide perpétré par les Khmers rouges est marqué en janvier 1999 par la demande officielle du Premier ministre Hun Sen (pourtant un ancien Khmer rouge) auprès des Nations unies d'organiser un procès pour crimes contre l'humanité afin de juger les Khmers rouges et le régime de Pol Pot. Le roi Norodom Sihanouk, qui a longtemps cautionné le régime khmer, se déclare également prêt à comparaître devant un tribunal national ou international.
Le gouvernement cambodgien tarde cependant à organiser le procès des responsables khmers rouges. La crainte de voir reprendre le conflit (si l'amnistie de certains anciens chefs khmers est remise en cause) ainsi que le passé khmer de nombreux dirigeants du PPC expliquent en grande partie ces atermoiements. Laborieuses, les négociations entre l'ONU et les dirigeants cambodgiens achoppent en particulier sur le degré du contrôle exercé par les juges internationaux au sein du futur tribunal. Après de nombreux échecs, elles aboutissent au printemps 2003 à un accord prévoyant la mise en place d'un « tribunal cambodgien à caractère international » composé majoritairement de juges cambodgiens, mais dont les décisions ne pourront être prises qu'avec l'accord d'au moins un juge international.

Cet accord intervient à l'approche des élections législatives de juillet 2003, qui doivent apporter au Premier ministre Hun Sen la légitimité qui lui manque. Le PPC de Hun Sen obtient 73 sièges sur 123, contre 26 sièges pour le Funcinpec et 24 sièges pour le principal parti d'opposition, le Parti de Sam Rainsy (PSR, droite). Ne disposant pas de la majorité des deux tiers nécessaire pour former seul l'exécutif, Hun Sen peine à s'assurer le soutien des royalistes. Ce n'est qu'un an plus tard, en juillet 2004, à l'issue de longues tractations, que le Parlement approuve un gouvernement de coalition entre le PPC et le Funcinpec.

La formation de ce nouveau gouvernement permet, en août 2004, la ratification par le Parlement cambodgien de l'entrée du pays dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), approuvée en septembre 2003. Le Cambodge était candidat à l'adhésion depuis 1994.

En octobre 2004, le roi Norodom Sihanouk crée la surprise en annonçant son abdication. À 81 ans, il entend ainsi régler sa succession de son vivant. Le 14 octobre, Norodom Sihamoni, fils de Sihanouk et candidat favori du couple royal, est élu roi du Cambodge à l'unanimité des neuf membres du Conseil du trône. Âgé de 51 ans, chorégraphe et cinéaste, Norodom Sihamoni a longtemps été éloigné de la vie politique cambodgienne. Réticent à accepter le trône, il apparaît comme une personnalité neutre, loin des clivages politiques qui divisent le Cambodge. Son rôle demeure toutefois essentiel, dans un pays fortement attaché à la monarchie et à son prestige.

LA ROUMANIE

Je suis allé en Roumanie a de nombreuses reprises. Pour la première fois en 1995. C'est un pays magnifique avec de très beaux paysages.

On y trouve de somptueuses Cathédrales et églises Orthodoxes ainsi que de superbes manoirs et monastères.

La population y est accueillante, la cuisine de qualité.

La Roumanie est bordée au nord par l'Ukraine, à l'est par la Moldavie et la mer Noire, au sud par la Bulgarie et à l'ouest par la Serbie et la Hongrie. Ancienne démocratie populaire de l'Europe communiste, elle a connu un changement brutal de régime en 1989 et est confrontée aujourd'hui à la transition vers une économie de marché.

Le Royaume de Roumanie est créé en 1881 avec pour premier souverain, Carol 1er (1881-1914).

Lorsque la guerre éclate en 1914, la Roumanie proclame sa neutralité. Le nouveau roi Ferdinand Ier (1914-1927) nourrit pourtant des sympathies envers les Alliés, qui lui font entrevoir la possibilité d'une « Grande Roumanie ». Le 27 août 1916, il déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie, et la Roumanie envahit la Transylvanie. L'Allemagne réagit avec force en occupant Bucarest (décembre 1916). Dès janvier 1917, les armées austro-allemandes et bulgares contrôlent la majeure partie du pays. La Dobroudja est annexée par la Bulgarie (traité de Bucarest, 7 mai 1918). Mais, en novembre 1918, profitant de la victoire des Alliées, la Roumanie entre à nouveau en guerre et réoccupe la Transylvanie.

                                                                        HYMNE NATIONAL ROUMAIN
L'effondrement de la monarchie austro-hongroise rend possible la création de la « Grande Roumanie », consacrée par les traités de Saint-Germain (10 septembre 1919) avec l'Autriche et de Trianon (4 juin 1920) avec la Hongrie. Aux termes de ces traités, la Bucovine, la Transylvanie, le Banat oriental et la Bessarabie sont réunis à la Roumanie. Celle-ci fait plus que doubler sa superficie et sa population, avec 295 000 km2 et 16 300 000 habitants contre 138 000 km2 et 7 500 000 habitants en 1914.

La Roumanie devient un État centralisé et une démocratie parlementaire. Cet élargissement ne va pas toutefois sans difficulté. Les Hongrois sont nombreux à vivre en Transylvanie et dans le Banat. Le pays se retrouve dès lors confronté à des problèmes de minorités ethniques qui vont en s'accentuant avec la politique centralisatrice menée à partir de 1922 par le gouvernement roumain. D'autre part, la possession de la Bessarabie, contestée par l'Union soviétique, est une source constante de dissensions entre les deux pays.

Désireuse de préserver les acquis des traités de 1919 et 1920, la Roumanie conclut une alliance de défense mutuelle avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie (Petite-Entente, 1920-1922), et signe des accords avec la Pologne, la France, l'Italie, la Grèce et la Turquie.

Les troubles intérieurs s'amplifient et l'opposition au Parti libéral suscite l'émergence de nouveaux partis. Le plus influent est le Parti national paysan de Iuliu Maniu, dont le rayonnement ne cesse de croître dans une population à 80 p. 100 paysanne. Le Parti libéral réussit toutefois à garder le pouvoir jusqu'en 1928 en faussant régulièrement les élections. L'opposition des paysans au gouvernement entraîne des troubles politiques quasi incessants auxquels viennent s'ajouter des querelles dynastiques et un fort courant antisémite.

En 1925, le prince héritier, le futur Carol II, contraint par son père de renoncer à ses droits dynastiques, préfère s'exiler. La mort de Ferdinand (juillet 1927) est suivie d'élections libres ; en décembre 1928, le Parti national paysan obtient une majorité écrasante et Iuliu Maniu devient Premier ministre. Il favorise le retour d'exil du prince héritier qui est proclamé roi en juin 1930. Hostile aux partis politiques, Carol II a pour ambition d'imposer son gouvernement personnel. Alors que la situation économique de la Roumanie se dégrade sous l'effet de la grande crise des années 1930, un nouveau parti, la Garde de Fer, fasciste et antisémite, multiplie les actions violentes. Aux élections de 1937, il remporte 16 p. 100 des suffrages. Des lois antisémites sont adoptées, les Juifs commencent à être victimes de pogroms. En février 1938, prétextant ces troubles, le roi Carol II abolit le régime parlementaire et établit une dictature royale.

Bien que son chef, Corneliu Zelea-Codreanu, soit emprisonné et exécuté, la Garde de Fer n'en continue pas moins son action terroriste. En mars 1939, le démantèlement de la Tchécoslovaquie met un terme à la Petite-Entente et contribue à l'isolement de la Roumanie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, face à l'Allemagne hitlérienne, alliée à l'URSS par le pacte germano-soviétique d'août 1939.
Dès la défaite française de juin 1940, la Roumanie aligne sa politique intérieure sur celle des puissances de l'Axe. Prétextant la défense des gisements de pétrole contre les attaques britanniques, l'armée allemande occupe la Roumanie, dont les oléoducs sont essentiels pour l'approvisionnement du Reich en énergie. Carol II constitue un cabinet pro-allemand dont le nouveau chef de la Garde de Fer, Horia Sima, est membre.

En juin 1940, l'Union soviétique, en accord avec l'Allemagne, occupe la Bessarabie et le nord de la Bucovine. Le 20 août, sous la pression de l'Allemagne et de l'Italie, la Roumanie est contrainte de céder la Transylvanie septentrionale à la Hongrie. Le 7 septembre, la Dobroudja méridionale est rendue à la Bulgarie. Ces amputations suscitent la colère de la population roumaine et provoquent l'abdication du roi, totalement déconsidéré, en faveur de son fils, Michel. Des émeutes populaires tournent au massacre.

À partir de janvier 1941, le régime devient essentiellement militaire, avec à sa tête le général Ion Antonescu. En juin 1941, la Roumanie entre en guerre contre l'URSS, aux côtés de l'Allemagne. Les troupes roumaines occupent à nouveau la Bessarabie et la Bucovine, mais, au printemps 1944, les deux régions sont réinvesties par l'Armée rouge, qui occupe ensuite une partie de la Roumanie. Le 23 août, le roi Michel Ier, par un véritable coup d'État, limoge Antonescu qui est arrêté, et un gouvernement de coalition, le Front démocratique, est alors constitué avec des membres des Partis communiste, libéral et national paysan. La Roumanie signe l'armistice à Moscou dès le 12 septembre 1944, puis retourne les armes contre l'Allemagne.
Après les conférences de Yalta et de Potsdam, la Roumanie, sous l'influence soviétique, évolue vers la démocratie populaire. Lors du traité de paix signé à Paris le 10 février 1947 entre la Roumanie et les Alliés, le pays est contraint de renoncer à ses droits sur la Bessarabie et la Bucovine du Nord, au profit de l'URSS, ainsi que sur la Dobroudja méridionale, au profit de la Bulgarie. La Roumanie récupère toutefois la Transylvanie septentrionale. Le paiement de réparations de guerre lui est également imposé.

En 1944, le Parti communiste ne constitue encore qu'une petite minorité, mais il obtient rapidement une forte représentation. Progressivement, il va acquérir les pouvoirs suprêmes. En mars 1945, sous la pression soviétique, un nouveau gouvernement de coalition est formé sous la direction de Petru Groza, chef du Front des laboureurs et sympathisant communiste. Les communistes occupent la plupart des postes clés. Dans les mois qui suivent, ils s'emploient à supprimer toute opposition. Dès août 1947, le Parti national paysan est interdit, et son chef, Iuliu Maniu, condamné à la détention à perpétuité. La militante communiste Ana Pauker entre au gouvernement en novembre 1947. Le 30 décembre 1947, le roi Michel est contraint d'abdiquer et part en exil. Aux élections du 28 mars 1948, le Front démocratique conduit par les communistes remporte la quasi-totalité des sièges. Le mois suivant, la république populaire roumaine est proclamée et le 13 avril 1948 est adoptée une nouvelle Constitution, sur le modèle de celle de l'URSS. Plusieurs purges éliminent par la suite des dirigeants du Parti communiste, dont Ana Pauker en 1952. Petru Groza dirige le gouvernement jusqu'en 1952, date à laquelle il est remplacé par Gheorghe Gheorghiu-Dej.

Dès 1945, la Roumanie s'engage sur la voie des transformations économiques suivant le modèle soviétique. Tout au long des années 1950, le gouvernement met l'accent sur les nationalisations et le développement de l'industrie. La collectivisation des terres s'effectue à partir de 1949 et est achevée en 1962. De grands complexes sidérurgiques sont construits et l'extraction minière est considérablement développée.

Après sept années d'une exceptionnelle rigueur, cet effort est récompensé, et le pays connaît un important développement de sa production industrielle et minière. Dans les années 1960, le taux de croissance moyen de l'industrie roumaine est l'un des plus élevés d'Europe de l'Est. La production de charbon, par exemple, connaît une spectaculaire progression, passant de 3 millions de t en 1938 à 20,5 millions de t en 1971. Quant à la production industrielle, après avoir quintuplé entre 1938 et 1960, elle est encore multipliée par deux entre 1960 et 1970.

Jusqu'en 1962, la Roumanie aligne sa politique étrangère sur celle de l'URSS. Sous la pression soviétique, elle coopère pleinement au Kominform, au Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM), également connu sous le nom de COMECON, et, à partir de 1955, au pacte de Varsovie. À la mort de Gheorghiu-Dej, en 1965, Nicolae Ceausescu devient secrétaire du parti, puis président du Conseil d'État en 1967 et, enfin, président de la République en 1974. Avec lui, la Roumanie commence à se démarquer très nettement de l'URSS.
Ceausescu oriente son pays vers un communisme « national » et mène une politique étrangère indépendante et radicalement différente de celle de l'URSS. La Roumanie est la première démocratie populaire à établir des relations diplomatiques avec l'Allemagne de l'Ouest (1967). C'est également le seul pays communiste à maintenir ses relations avec Israël après la guerre des Six-Jours (1967). En 1968, la Roumanie dénonce l'intervention des forces du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie. Elle adopte même une position fortement antisoviétique. Elle entretient, contre l'avis de Moscou, des relations étroites avec la Chine populaire, et, en 1971, Ceausescu se rend à Pékin.

Persistant dans une politique étrangère de non-alignement, malgré la désapprobation du bloc soviétique, la Roumanie multiplie activement ses contacts avec l'Occident. Après la visite du président des États-Unis Richard Nixon, en 1969, le président Ceausescu se rend à plusieurs reprises en Amérique du Nord et dans les capitales européennes. En 1972, la Roumanie adhère au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. En 1980, elle désapprouve l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques.

Dans le pays, Ceausescu établit un régime dictatorial. Pragmatique en politique étrangère, il s'oppose obstinément aux concepts de glasnost et de perestroïka de Gorbatchev, et fait respecter, avec une extrême rigueur, l'orthodoxie communiste sur le plan intérieur : la Roumanie demeure l'un des pays les plus retardés et les plus répressifs du bloc de l'Est.

Dans les années 1980, Ceausescu privilégie le remboursement de la dette extérieure du pays sur le niveau de vie des Roumains. Le ressentiment du peuple à son égard s'amplifie avec l'annonce, en 1988, d'un programme de repeuplement forcé prévoyant la démolition de près de 8 000 villages, le relogement des travailleurs agricoles et de leurs familles dans des tours en béton, et l'édification de monuments grandioses et peu réalistes à la gloire du régime et de son dirigeant, le Conducator.
Lors de l'effondrement soudain des régimes communistes d'Europe de l'Est en 1989, Ceausescu réprime avec brutalité les manifestations antigouvernementales qui ont lieu, notamment à Timisoara. En décembre 1989, il est renversé par une violente insurrection, soutenue par l'armée, qui fait plus de 1 500 morts. Ceausescu est contraint de quitter Bucarest avec sa femme, Elena, le 22 décembre 1989. Ils sont capturés, jugés en secret et exécutés le jour de Noël 1989.

Le « conseil du Front de salut national », dirigé par Ion Iliescu, exerce le pouvoir exécutif intérimaire. Des personnalités du régime de Ceausescu sont arrêtées et emprisonnées. En mai 1990, le Front de salut national remporte les premières élections pluralistes législatives : Iliescu, élu président de la République, prend pour Premier ministre le très médiatique Petre Roman. Mais les manifestations populaires anticommunistes se poursuivent et, au printemps, des milliers de mineurs de la vallée de Jui, appelés en renfort par le président Iliescu, sont envoyés à Bucarest pour réprimer des manifestations antigouvernementales. La brutalité de la répression est condamnée dans le monde entier.

Les difficultés sociales, économiques et politiques divisent le pouvoir (scission du Front de salut national) et redonnent provisoirement une force à l'opposition unifiée au sein de la Convention démocratique. Toutefois, le président Iliescu est réélu en 1992, et un nouveau gouvernement, dirigé par Nicolae Vacariou, est dominé par le Front démocratique du salut national (FDSN), l'un des deux partis issus de la scission du FSN. Celui-ci est toutefois contraint, en 1994, de former une alliance gouvernementale avec les partis nationalistes et ex-communistes.

En 1993, des milliers de personnes manifestent à Bucarest pour protester contre l'inflation, le chômage et les bas salaires. En février 1994, deux millions de travailleurs participent à une grève générale pour protester contre l'insuffisance des réformes économiques. Malgré la reprise économique, la vie quotidienne des Roumains reste encore très difficile.

Après de longues négociations, un traité bilatéral est signé, le 16 septembre 1996, entre la Roumanie et la Hongrie. Condition préalable à l'entrée de ces deux pays dans l'Union européenne, ce traité proclame l'inviolabilité des frontières entre les deux pays et garantit les droits des minorités dans chacun des deux États. Il reste toutefois contesté par une partie de la population roumaine, notamment par les nationalistes, qui n'hésitent pas à parler de « trahison nationale ». Ces divergences mettent d'ailleurs fin à la coalition gouvernementale établie en 1994 et qui unit le parti présidentiel (PDSR) et le parti nationaliste de Gheorghe Funar (PUNR).
Les 3 et 17 novembre 1996 ont lieu les secondes élections législatives et présidentielles depuis la fin du régime communiste. Elles sont remportées toutes les deux par l'opposition. C'est la première fois, depuis soixante-dix ans, que la Roumanie connaît l'alternance politique. Le nouveau président roumain, Emil Constantinescu remporte une large victoire et il nomme comme Premier ministre Victor Ciorbea, ancien président du premier syndicat libre de Roumanie et maire de Bucarest.

En dépit de ces changements, la situation économique demeure très difficile du fait, notamment, du retard pris dans les réformes structurelles pour organiser la transition vers l'économie de marché. Dans le cadre de leur élargissement vers l'Europe de l'Est, l'OTAN et l'Union européenne diffèrent ainsi l'intégration de la Roumanie.

Le pays connaît par ailleurs une grave crise politique durant l'hiver 1997-1998. Reprochant à Ciorbea sa lenteur dans les restructurations industrielles et dans le programme de privatisations, les sociaux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir, se retirent en janvier 1998 du gouvernement tandis que le FMI décide de suspendre son aide à la Roumanie en février. Face à cette situation, Ciorbea doit démissionner et le chrétien-démocrate Radu Vasile lui succède en avril au poste de Premier ministre, obtenant le soutien et la participation des sociaux-démocrates après s'être engagé sur un calendrier des réformes à mener. Mais le pays s'enlise dans la crise économique et monétaire. Les mouvements sociaux prennent de l'ampleur, les syndicats protestant contre les mesures d'austérité annoncées par le Premier ministre. En janvier 1999, le pays est ébranlé par une marche de mineurs, qui protestent contre la fermeture des dernières mines non productives de la vallée du Jiu. L'organisateur de la marche, Miron Cozma, lié à un parti ultranationaliste, est condamné à 18 ans de prison.

En décembre 1999, dans un contexte de récession économique, le président Emil Constantinescu limoge le Premier ministre, Radu Vasile, lui reprochant de ne pas mettre en place assez rapidement des programmes de réformes nécessaires à l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne. Il est remplacé par Mugur Isarescu, jusqu'alors gouverneur de la banque centrale.
En décembre 2000, l'ancien apparatchik communiste, président de 1990 à 1996, Ion Iliescu, revient sur le devant de la scène politique. Il remporte l'élection présidentielle contre Corneliu Vadim Tudor, après être apparu comme le dernier rempart de la démocratie face à son adversaire d'extrême droite, populiste, xénophobe et ultranationaliste. Lors des élections législatives  son Parti de la Grande Roumanie  devient en effet la deuxième force du pays, derrière le Parti de la démocratie sociale (PSDR), parti de Ion Iliescu.

Ion Iliescu nomme alors Adrian Nastase au poste de Premier ministre. Son action réformatrice est couronnée de succès par une amélioration de la situation économique qui engage l'Union européenne (UE) à proposer à la Roumanie une adhésion à échéance 2007 et l'OTAN à inviter la Roumanie à engager des pourparlers d'adhésion, effective le 29 mars 2004.

Afin de se préparer au mieux à rejoindre l'UE, la Roumanie adopte une Constitution révisée en octobre 2003, harmonisée avec la législation communautaire. Elle est approuvée par référendum. Au même moment, le Premier ministre limoge trois responsables corrompus de son équipe. Cela apparaît comme un signal supplémentaire à l'égard des autorités européennes, alors que la corruption est un des principaux handicaps de la Roumanie sur la voie de l'intégration à l'UE.

Un mois avant la fin de son mandat, le président Ion Iliescu reconnaît l'« entière responsabilité de l'État » pour la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit d'une étape importante dans l'histoire de la Roumanie post-communiste. En effet, en 2003, Ion Iliescu avait soulevé des protestations en minimisant le sort des Juifs dans la Roumanie nazie, considérant que communistes et Juifs y étaient alors traités de la même manière. Sous la pression internationale, il avait accepté la mise en place d'une commission chargée d'étudier la Shoah en Roumanie, dirigée par le prix Nobel de la paix Elie Wiesel. Environ 400 000 Juifs et 11 000 Tziganes ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale par les autorités roumaines, civiles et militaires.
L'élection présidentielle de décembre 2004 voit s'affronter le Premier ministre social-démocrate sortant, Adrian Nastase, au maire de Bucarest (élu en 2000 et réélu en 2004), Traian Basescu. Au terme d'un premier tour où l'opposition accuse le gouvernement de fraude, c'est finalement le candidat libéral qui l'emporte. Traian Basescu est un ancien capitaine de vaisseau, qui fait de la lutte contre la corruption et de l'adhésion de la Roumanie à l'UE dans les délais prévus ses priorités. Son arrivée au pouvoir marque l'alternance, la seconde depuis la chute du régime communiste, mais les élections législatives, qui se déroulent en même temps que l'élection présidentielle, sont en revanche remportées par les sociaux-démocrates du PSD et du PUR, devant les libéraux du PD et du PNL. Calin Tariceanu, un ancien ingénieur qui a été ministre de l'Industrie et du Commerce de 1996 à 1997, est nommé Premier ministre. Il forme un gouvernement dont la priorité est de diminuer les impôts et revaloriser les retraites.